Logée dans un bloc stalinien oppressif, sans eau chaude (plus de 10 millions de foyers russes n’y ont pas accès), le temps pluvieux et froid, avec trois nuits sans douche dans le transsibérien devant moi, je trouvais peu d’enthousiasme à découvrir Ekaterinbourg, la 5ème ville de Russie et ville natale de Boris Eltsine. Elle est pourtant riche en histoire. Ma visite au site des Romanov, où le Tsar et sa famille ont été assassinés en 1918 a été décevante. Il s’agit de la Cathédrale Sur le Sang Versé construite sur le lieu de l’assassinat, et d’un musée déserté, le tout un peu trop proche de la rue principale et d’un bâtiment très moderne de Gasprom.
Les Romanov ont été canonisés en 2000, j’ai donc été obligée de me couvrir la tête dans le musée. Ravie de trouver un visiteur, un guide énergique m’encouragea à admirer les multiples photos de la famille du Tsar jusqu’à leur mort violente dans une cave sur l’emplacement actuelle de la Cathédrale. Avec son manque d’anglais et mon russe d’une dizaine de mots, je ne suis pas sûre d’avoir appris grand chose. J’ai préféré le Musée des Beaux Arts, lieu lumineux et récemment rénové, rempli de pièces en fer forgé, reflétant l’abondance en fer dans la région, et me promener près de la rivière, discutant avec mes co-voyageuses anglaises rencontrées sur le transsibérien.
Le Soldat avait beaucoup de charme pour moi. Il me faisait penser à la fois à un personnage militaire et à un instrument de percussion, avec son casque rempli de sons potentiellement intéressants. Le Soldat et tout ce qui a trait à l’armée ont pleinement leur place dans la ville : Ekaterinbourg a été le haut lieu de l’appareil industriel et militaire soviétique, spécialisée dans la recherche et la production autour de l’armement, et est ouverte aux touristes depuis peu de temps. Certaines parties restent encore inaccessibles.