Cette poubelle se trouvait proche de l’Avenue de la Paix à Ulan Bator, une des rues les plus souvent bouchées par la circulation, couverte de trous, poussiéreuse et bruyante et souvent sans trottoir. Lors de ma visite, on renommait la Mongolie ‘Minegolia’, à cause des investisseurs qui viennent exploiter les ressources considérables du pays, notamment de charbon, d’or et d’uranium, les Chinois et les Canadiens en particulier. Les rues elles-mêmes donnaient l’impression de faire partie des opérations d’extraction de minerai. La réaction du gouvernement mongol à cette présence, perçue comme excessive de la part des exploitants étrangers, était de mettre en place des lois pour mieux protéger ses ressources, bien évidemment mal vues par les pays exploitants!
La Mongolie est aussi une destination touristique prisée par les japonais en manque de grands espaces (la Mongolie a une population de 2m d’habitants, mais fait trois fois la France en superficie). Mon deuxième jour j’allai faire du cheval, plus précisément du poney, dans les steppes à deux heures de route de la capital, avec deux japonaises impeccables couvertes de Burberry qui rêvassaient devant ces mêmes espaces depuis leur monture nonchalant. Mon guide, un fumeur accroc dans un costume élimé couleur charbon, qui adorait le jeu et les parties d’osselets, essayait de me rattraper pendant une ballade sur la steppe pour visiter la statue géante en acier de Genghis Khan. Plus de 700 ans après sa naissance, il est redevenu un hero dans le pays, prêtant son nom aux banques, clubs de nuits, rues et une bière nationale, suite l’interdiction de prononcer son nom pendant l’ère communiste.
La poubelle ‘Regarde!’ m’a frappé de par sa couleur vert acidulée et ses yeux à l’air inquiet, regardant dans l’autre sens. “Attention! On nous surexploite!” semblait-elle dire.