Koh Trung est une petite île proche de Kratie au nord est du Cambodge, connu des touristes notamment pour les dauphins d’Irrawaddy que l’on peut observer pas loin de la ville. Les habitants de Koh Trung vivent de leurs champs et rizières : on voit des grands buffles qui travaillent les champs et des enfants pied-nus jouant dans la poussière, chantant le ‘hello, hello’ habituel envers étrangers. Les poubelles type ‘Marmite’ sont typiques au Cambodge, et sont un don des ONG. Ces derniers sont encore très actifs dans un pays où la pauvreté est omniprésente et les enfants approchent les touristes pour s’exercer à l’anglais, soi-disant, mais en réalité pour leur demander de l’argent pour leur école.
Les poubelles que nous avons vues en dehors de Phnom Penh, la capitale, étaient souvent faites de pneus recyclés et conçues de façon ingénieuse pour éviter l’eau des moussons et les animaux de petite taille susceptibles de les pénétrer par en dessous. Jeter les déchets dans un endroit dédié ne fait pas encore partie des mœurs ici. Peut-être que certains villageois ont pensé, au début, que cette poubelle était une marmite pourvue par les ONG, et ont eu une mauvaise surprise quand ils se sont rendus compte de sa vraie mission.
Plus tard pendant mon séjour cambodgien, au cours d’une randonnée de trois jours dans les montagnes des Cardamomes (ni montagnes ni cardamome en évidence, à ma grande déception !), nous sommes restés dans une maison sur pilotis : les toilettes et les poubelles étaient là où on le souhaitait. On s’est souvent servis de bouts de déchets (canettes, emballages) comme points de repère pour retrouver notre chemin. En dehors des villes, il n’y a pas eu grand chose à jeter jusqu’à ce que les produits de consommation de masse fassent leur apparence, en partie grâce aux touristes, investisseurs et ONG, et qu’ils ont eu un impact sur les habitudes des cambodgiens en tant que consommateurs.